2. À la rescousse de la laiterie 2. À la rescousse de la laiterie

Il y a tout juste un an, Adeline Reaux et sa mère s’installaient à Maltat (71), et accueillaient leurs premières chèvres. Une belle aventure, qui a bien failli ne jamais voir le jour, pour ces deux anciennes salariées en chèvrerie.

« Au dernier moment, à seulement un mois de la date d’installation prévue, notre acheteur s’est rétracté pour des raisons indépendantes de sa volonté », se souvient Adeline. Il a fallu trouver une autre laiterie au pied levé. Coup de chance, la Fromagerie Bernard, à 85 km, a accepté de prendre le lait et de le collecter tous les deux jours, sans frais. « Sans eux, nous aurions tout abandonné. Nous ne pouvions pas assumer des coûts et le temps de livraison », explique Adeline.

Aujourd’hui, les deux femmes, de 36 ans et 56 ans, se réjouissent de voir leurs 225 chèvres si bien s’acclimater. Leur objectif est d’en élever 300 pour une production de 200 000 l de lait.à l’EARL des 1001 clochettes, l’avenir se dessine avec la laiterie Bernard. Mais l’histoire aurait pu tourner court…

Financer des travaux

Incapable de financer ses travaux de mises aux normes, estimés à 150 000 €, la Fromagerie Bernard était menacée. Les banques refusaient de suivre l’entreprise, en plan de redressement depuis 2009 et jusqu’en 2019. « La fermeture aurait été un coup dur pour notre territoire très rural. Cette société emploie treize salariés et fait vivre une dizaine d’agriculteurs, analyse Jean-Luc Delpeuh, président de la communauté de communes du Clunisois. Depuis 2015, cette dernière - épaulée par la préfecture et le commissaire au redressement productif - échafaude un montage. Cet automne 2018, elle rachète les 1 000 m² de bâtiments. En février 2019, les travaux de mises aux normes seront réalisés. Ils profiteront d’une subvention publique. Puis la collectivité signera un contrat de location-vente sur cinq ans avec les gérants de la Fromagerie Bernard. Ils redeviendront propriétaires en 2023. Quant à la collectivité, elle sera intégralement remboursée de son investissement.

En contrepartie, la laiterie fera un geste : elle vendra pour un euro symbolique un bâtiment à proximité à la commune. Cette dernière le transformera en laboratoire agro-alimentaire pour les producteurs locaux.

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